Pour faire suite à un article de 2013 de Stéphane Canonne sur les compétences clés du travail de demain, je voudrais évoquer les compétences développées par les dirigeants, managers (et conjoints !) en expatriation.

1. Collaboration multiculturelle

Les organisations sont de plus en plus horizontales et les équipes évolutives, par projet, à distance, multi-culturelles. Les expatriés apprennent à s’adapter et à se réadapter en permanence à de nouvelles structures, cultures, contextes, à garder le lien avec le siège, à favoriser la coopération. Ils développent, pour comprendre leurs équipes des qualités relationnelles, écoute, partage, communication inter-culturelle, recul par rapport à leurs propres repères et certitudes, capacité d’adaptation de leur style de management naturel en fonction des situations, maîtrise des langues…

2. Maîtrise des outils de collaboration à distance

Les expatriés sont amenés à manager à distance des équipes régionales et apprennent à utiliser les outils collaboratifs (chat, téléconférences, outils partagés). Ils compensent l’isolement et la distance par l’utilisation renforcée de moyens digitaux pour trouver les informations pertinentes, analyser, filtrer, mais aussi générer leur propre contenu (et pas seulement pour raconter des anecdotes sur Facebook).

3. Agilité et adaptabilité

Les carrières fragmentées, enchainant des périodes d’expatriation de 2 à 5 ans, passant d’un continent à l’autre et d’une culture à l’autre permet aux dirigeants expatriés de développer une transversalité d’expertises, de savoirs et d’expériences. Ils savent s’adapter, sont familiers d’une vision hélicoptère qui leur permet d’analyser rapidement des situations très différentes. Ils ont appris à sortir de leur zone de confort et à naviguer à vue (et à garder le cap dans les turbulences !)

4. Créativité et innovation

Les expatriés qui sont réussissent leur adaptation (mais pas ceux qui cristallisent leur positions sur la colère ou le déni) portent un regard nouveau (bien obligés puisqu’ils découvrent !) à la fois sur la situation en poste mais aussi sur le contexte et l’organisation dans le pays d’origine. L’ouverture à de nouvelles cultures apporte de nouvelles façons de voir, façons de faire, façons d’être.

5. Esprit d’initiative et autonomie

A distance du siège, sans pair ou partenaire sur place, les dirigeants expatriés sont envoyés en poste pour analyser, s’adapter, créer et accompagner le changement et les transformations et mettre les stratégies en oeuvre. Ce qu’ils font tout seul, en prenant sur eux, transformant dans le meilleur des cas l’isolement en autonomie, ils deviennent intrapreneurs, à l’aise dans la prise de risque (qui peut devenir additive chez les expatriés : attention au retour qui parait bien fade !) et la prise de décision.

6. Capacité d’organisation

changer de pays tous les 3 ans demande une grande capacité d’organisation. Rien qu’au niveau personnel, c’est toute la famille, la maison, l’administratif qu’il faut revoir à chaque fois. Ouvertures de compte, inscriptions, abonnements, papiers, déclarations, déménagement, cartons… Ils apprennent à maîtriser les rétro-planning serrés, deviennent champions de l’efficacité personnelle et professionnelle, de la gestion du temps et des priorités.

7. Apprendre à apprendre

Les managers expatriés (et les conjoints, même s’ils ont souvent du mal à s’en féliciter) renouvellent leurs compétences en continu, remettent en cause les méthodes, prennent du recul sur les process, transfèrent leurs acquis d’un poste à l’autre, d’une équipe à l’autre, d’une organisation à l’autre…

Si vous vous reconnaissez dans cet article mais que, pris dans le feu d’expatriations successives et rapprochées, vous avez du mal à clarifier vos acquis et vos compétences transférables, contactez-moi, nous pouvons faire ce travail ensemble !